Le banquier qui a inspiré le film « Le loup de Wall Street » donne son avis sur les levées de fonds en bitcoins, et il n’est pas tendre.

Une grande arnaque

Jordan Belfort, qui purgé 22 mois de prison pour escroquerie, est plutôt un as des montages financiers, mêmes douteux ! Le jeune homme, joué à l’écran par Leonardo Di Caprio dans le film « Le loup de Wall Street », s’est récemment exprimé sur l’engouement actuel pour les ICO (Initial Coin Offering), et son avis est plus que tranché. Il faut dire que celui qui a fait fortune dans les années 80, donc avant internet, n’est pas amateur des cryptomonnaies, et notamment du Bitcoin dont on parle de plus en plus. Dans une interview donnée au Financial Times, il estime que les ICO, donc des levées de fonds qui se réalisent en Bitcoins ou toute autre monnaie virtuelle, sont une vaste arnaque, bien plus grande que celles qu’il a lui-même faites !

Le concept

Pour pouvoir faire une levée de fonds comme celle-ci, il faut qu’une start-up dépose son projet sur une plateforme de financement dédié. Elle émet alors des jetons (ou tokens) en échange de Bitcoins que ceux qui veulent investir dans l’idée de la jeune pousse possèdent. Il s’agit donc d’un mélange entre financement participatif et spéculation financière.

Vu de loin, ce mode de financement a de sérieux avantages. En effet, il s’agit de la technique la plus rapide ! Ici, pas d’intermédiaires, et la possibilité de lever des millions en quelques secondes. Les start-ups françaises ne s’y sont pas trompées, à l’image de iEx.ce, société spécialisée dans le cloud, qui a levé 12,5 millions de dollars (soit 2 761 bitcoins et 173 886 esthers) en avril dernier, et ce en seulement quelques heures. Depuis, ce montant a doublé, puisqu’il vaut désormais 25 millions de dollars à l’heure actuelle.

Pourtant, les ICO sont aussi risquées, puisqu’elles ne garantissent absolument rien aux investisseurs ! Jordan Belfort est de cet avis, affirmant qu’il ne s’agit ni plus ni moins « d’une arnaque gigantesque qui va exploser dans le visage de tant de gens. C’est bien pire que tout ce que je faisais ».

En 2017, plus de 2 milliards de dollars ont été amassés via les ICO. Si certains états comme la Chine et la Corée du Sud ont interdit leur utilisation, le régulateur britannique a préféré avertir qu’il s’agit d’un investissement « à très haut risque ». Une première charte des ICO est parue sous l’impulsion de sociétés européennes, une façon de réguler et de protéger les investisseurs.

 

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